19 février 2012

Rupture névrotique

Je ne comprends pas pourquoi je pense encore à toi. Après tout ce temps. Après un an et des poussières. Après bien d’autres fissures pratiquées à coup de ciseau sculpteur. Pourquoi c’est à toi que je songe? Peut-être est-ce les souvenirs qui affluent. Trop de lieux communs partagés. En si peu de temps. L’espoir de toute une vie peut-il se compresser en si peu de semaines? Nous nous étions promis mer et monde. Mais tout cela a été brisé, sans raison aucune. Sans partage de discussion sauf quelques mots hermétiques, épars. Trop peu nombreux. Je suis restée sur ma faim.

C’est la première fois de ma vie que j’ai autant de mal à oublier, à passer à autre chose. Enfin, plutôt laisser s’estomper ces bribes de toi. Il n’y a pas encore assez de brume dans mon esprit. Je vois encore trop clairement. J’aimerais être aveuglée, quelque temps, afin de passer à autre chose.

Mais je devrais déjà y être, à ce stade. J’ai vécu d’autres sentiments, partagés d’autres lieux communs. Embrassé bien d’autres sourires. Pourquoi le tien? Je n’en veux plus, de ça. Je ne tiens pas à être poursuivie par ton fantôme. J’en ai déjà bien d’autres à transporter. Je n’ai plus de place pour un boulet supplémentaire à ma cheville.

Il n’y a pas d’amour sans marques, dit-on. Il n’y a pas de blessures sans cicatrices.

Je trouve que la cicatrice se fait attendre. Elle est encore bien trop visible. J’aspire à une belle marque blanche et nette, à peine visible à côté des autres. Heureusement qu’il me reste encore de la peau...

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