15 janvier 2012

péristaltisme

Je n'ai tellement plus rien à dire. C'est effrayant. Proprement terrifiant. Toutes les merdes qui me passent par la tête, mais qui n'arrivent pas à me rejoindre suffisamment pour que je daigne les étaler sur le papier. Je devrais prendre un couteau, le plonger à l'intérieur de moi et puis en sortir toutes ces foutues tripes, une fois pour toutes. Quel beau ramassis chaud et putride. Mais ensuite, quoi? Qu'est-ce qui pourrait bien arriver, une fois que mes boyaux fumants seraient au vu et au su de tous? Davantage de jugements? Encore plus de remontrances silencieuses? De yeux furieux? Non. Ce n'est pas ce que je veux. Donc je ferme ma gueule et je garde tout ça en dedans comme une sage demoiselle. Comme un être hochant la tête, souriant sans rien dire. N'est-ce pas cela, après tout, qui est le pire? L'ignorance n'est pas, comme on le croit, le bonheur. Elle tue. Mais la connaissance.. trop de données finissent par user la boîte et rouiller la confiance et tout ce qui fait d'une personne un être unique.
Je n'ai plus tellement rien à dire... Tout se répète et s'enchaîne comme une machine programmée par un ingénieur mort depuis longtemps.

Je n'ai plus rien à dire..

Plus rien à..

Plus rien


Je n'ai plus rien


Plus


Rien.