25 janvier 2009

Fil de fer


Le pied posé sur ce lac gelé, je me laisse aller à mi-chemin entre sentiment et trahison
Peut-être déciderais-je de me laisser couler, perdre toute émotion, geler ma raison
Foutue traîtresse de ces nuits avares de sommeil
Je jure devant quelqu’un désirer t’entrevoir en vermeil
Mater une fois pour toute la manipulation dont tu sembles si fanatique
Employer ma trique électrique pour te fendre le joli minois
Briser une à une les étincelles de tes yeux, matière sans joie
Saccager les mots avant qu’ils sortent de ta bouche d’hypocrite
Vie passée à s’alimenter à l’espoir, tué dans l’œuf
Je feins de n’avoir cure, mais ma tristesse devient neuve
Renouvelée à chaque coup donné
Par ces mots, si jolis mots, enrubannés de sombre mensonges
Ombres murmurées, dissimulées entre tes dents et ta langue
Que j’aimerais arracher
L’enfoncer dans ta gorge, piquetée de tous ce que tu m’as refilé
Opportunité perdue, maintes fois éperdue…

08 janvier 2009

Untitled victory


Some things are better left unspoken about
It is best
To forget
Amend yourself
Hope it will pass
Sadness faltering away
Like dust in winter’s wind
Doesn’t know how to deal
Cope and feel
Empty, bitter
Swallow my anger
Let’s force its favor
Down your throat, sucker!
The victory seems imminent
Among stalkers
A shadow slaying a rodent
Pity on a shelf
Please, do not destroy yourself
Demeanors that are unfathomable
Pleasure blurred by a halo of glory
Pierce my heart
Devour it
Like ambrosia
Become immortal
Fading away, life’s sparks
Embrace it
Tears of a demented being
Heart like metal
Taste the blood from my lips
And call it mine
January 8th, 2009.

03 janvier 2009

The hardest gift


First entry of 2009. I chose to write it in English. Why ? Probably because it helps me to dissociate myself from my feelings and my rational side..
These past few months, I’ve felt more than I felt in my entire life. Love, hurt, sadness, anger, despair, compassion, friendship. Now, I feel that the weeks to come will be decisive. It’s going to be either a deadly fall or a blessed gift. I have no idea what’s there for me. All that I know is that I will face those steps one by one, trying not to think too much ahead. Because that is what destroys me. To think too much further ahead. That’s one great way to break your neck, at least for me.
I learned how to open up, but now I have to learn once more how to protect myself from hurt or negative feelings. What happened in the past few weeks, not only with me but with people close to my heart, made me realize some things. That you are the only one that can control your happiness and your destiny.
To some questions, I just answer this : dare to love. Dare to live. Dare happiness face to face and let’s see what’s going to evolve from this.
Regrets weights more on one’s consciousness than remorse, that I learned as I experienced and lived, at least what little I’ve done so far. This is what keeps me alive. To go on. Continue.. and live.. Sometimes, I feel like I can’t escape my mind.. But I just need to void my mind from negative thoughts and let them flow away, only keeping what’s good… Sometimes, I feel like I could just give up. But then, what would I have proved to myself? To others? That I’m worth nothing. That’s not what I want to feel for myself. Never was and never will be.
I’ve suffered way too much to let one single event, let alone one person bring me down. I know, I did it before. For almost two years, but it’s over now. I’ve learn.
Live, learn, love.. lust.. hurt.. feel.. forgive..

15 décembre 2008

Stillness

Do you often feel like you’ve missed something your whole life?
Do you feel regrets toward things that you haven’t accomplished?
Do you feel like you should not be in the situation you’re in right now?
Do you even remember what it was like to be happy, living a simple life?
I just want to know..
I am just tired
So tired
Of constantly waiting
After something
Something better
Stuck.. in the middle of two contradictions
Two hard-felt emotions, like black and white
Sucking what’s left of my vital energy
Little by little
Consuming me
Desecrating that part of me
That little part
That had hopes
Big hopes
Now I feel soulless, pointless..
Why am I here?
Why does I feel.. these things?
Ugly things creeping inside me
Like snakes of negativity
I am an unbeliever
If so, a nonexistant being
I believe in nothing
But myself and fate
I can be my only guardian
My only saviour, is myself
Not some faceless stranger
Who comes from nowhere
And pretends to know me
Here I am
Waiting
For the answer
To come…

11 décembre 2008

Dénivellation

Lydia repose sous un drap de satin blanc, linceul mal approprié pour une petite pute de quartier. Violée trois fois, elle avait finalement succombé aux coups de couteau succédant aux coups de boutoir de son bourreau. Mais ce n’était pas sa faute. Non. C’était la société qui l’avait conduite à cette fin horrible, tel un déraillement de train. Implacable, écrasant tout sur son passage.
« Lydia… Je ne sais… comment te dire… »
Le murmure est désincarné, hésitant.
« Tu n’es qu’une salope mais… malheureusement pour moi, je ne peux me passer de toi. »
La voix provient de la salle de bains. Cal était entrée et avait découvert le corps, ayant à peine le temps de recouvrir la défunte de son suaire improvisé avant de se précipiter pour vomir tout ce qu’elle avait dans les tripes. Ce qui flotte à présent dans la cuvette rappelle vaguement du goudron, du genre que l’on étend sur les bardeaux des toits…
Elle a rendu tout ce qu’elle a, et maintenant que son corps en a terminé, des spasmes la parcourent toujours, mais plus rien ne sort. Cal enlace la cuvette, comme une amante sa conquête. Ou une junkie son fix quotidien, tout dépendamment du point de vue.
Tout en empêchant ses cheveux roux de tomber dans l’eau trouble, Cal se souvient de la dernière fois où elles se sont disputées, malgré sa tentative d’aborder les choses avec tact.
« - Écoute. Je sais que tu as besoin d’argent, mais tu te ruines la santé. Pourquoi n’essaies-tu pas de te trouver un boulot normal?
- Quoi ? Comme toi? Vendre de la drogue à des gamins et allumer des mecs pour leur faire les poches ensuite? Tu crois que c’est mieux?
- Non. Bien sûr que non… »
Elle s’est tue ensuite, perte de mot intégrale. Sachant exactement quoi dire, mais ne pouvant pas. Par peur de se faire mal.
Le mot « amour » n’est pas le mot approprié, mais c’est le premier qui vient à l’esprit.
De toute façon, Cal n’en pouvait plus de cette non-relation.
Trouvant enfin le courage qui lui manquait, elle se lève et vacille vers le tissu imprégné de sang, où elle s’agenouille. Elle sent les yeux de poisson mort de la prostituée qui semblent la fixer à travers le drap. Jugeant à son tour. Les mots, martelés, dans la tête de Cal.
« Tu as profité de moi. Comme les autres… »
Oui. Cal l’a fait, et elle aurait probablement continué aussi. Car c’était bon de se sentir privilégiée face aux autres, à ces corps sans visage et sans nom se succédant au-dessus de la brèche de Lydia. En l’utilisant, Cal avait l’impression d’être meilleure…
C’était une belle illusion.
L’important, c’était que les deux femmes se complaisaient dans le malheur de l’autre. Elles pouvaient oublier, pour un soir, la vie insipide à laquelle elles étaient devenues dépendantes.
Cal se relève, et se dirige vers la porte. Elle se retourne brièvement, contemplant la forme de son amante, qui semble attendre qu’on vienne la délivrer de sa gangue de saleté.
Tout compte fait, la mort de Lydia est un fait divers comme un autre. La seule différence demeure dans l’odeur de son sexe imprégnant toujours les draps, et la bouche de Cal.